écrit par Samuel Becket
Les lumières s’éteignirent, les chuchotements s’estompaient et les regards se tournèrent curieusement vers la somptueuse scène du Théâtre Montansier. Chacun était impatient de découvrir la folie du théâtre de l’absurde. Nous observions la scène lugubre, éclairée par la lumière pâle de la Lune. Nos yeux se posèrent, intrigués sur un arbre desséché. Quand, brusquement, Gogo et Didi, vêtus modestement, pris de folie, envahirent le triste décor : ils attendaient « Godot ». Apres quelques minutes de représentation, nous étions déjà perdus dans des dialogues plus étonnants les uns que les autres. Pozo et Luki, le maitre et son esclave tenu en laisse, entrèrent sur scène inspirant la pitié aux spectateurs. Alors que les personnages défilaient sur scène, un murmure se propagea dans le public, admirant le jeu des comédiens. Les rires contrastaient avec l’étonnement muet de la salle. Les lumières s’éteignirent, les applaudissements résonnèrent. A notre plus grand étonnement un deuxième acte débuta: reflet du premier. L’ennuie envahit la salle alors que des scènes déjà vues s’offraient à nous. A notre sortie, une question subsistait : les tirades insensées, les répétions successives, la mise en scènes burlesque révélaient-elles un message second ? C’était En attendant Godot !